Urgence psychiatrique

Qu’est-ce qu’une urgence psychiatrique ?

Une urgence psychiatrique est une situation clinique potentiellement mortelle ou à risque qui nécessite une intervention sans délai pour prévenir des complications sévères pour le patient et son entourage. Certains signes d’alerte ou avant-coureurs, tels qu'une agitation psychomotrice, une phase de délire aigu ou encore des comportements suicidaires, précèdent généralement une situation de crise psychique. On peut classer cette situation clinique en trois catégories principales :

  • Agitation psychomotrice : Cet état de tension motrice et de désorganisation comportementale peut se traduire par une hyperactivité non contrôlée et une souffrance intérieure intense. Il est important de reconnaître ces signes afin de favoriser une prise en charge rapide et prévenir l’escalade vers des actes violents ou le recours à des méthodes de contraintes.

  • Crise suicidaire : Cette phase d’angoisse aiguë est retrouvée chez environ 10 % des patients vus aux urgences. Elle se caractérise par des idées suicidaires ou des intentions de passage à l’acte et impose un dépistage systématique. L'environnement de la personne doit également être sécurisé.

  • Délire aigu : Les médecins évoquent un syndrome de dysfonctionnement cérébral aigu. Il est caractérisé par une perturbation de l’attention et la conscience, survenant en quelques heures ou quelques jours. Cette phase de délire est associée à une mortalité et des complications majeures si non détectée et traitée rapidement.

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Comment réagir en cas d’urgence psychiatrique ?

En cas d’urgence psychiatrique, il est impératif de composer immédiatement le 15 (SAMU), qui peut déclencher les secours si nécessaire. En fonction du besoin, le SAMU peut également orienter la personne vers la structure la plus adaptée, en particulier si elle refuse toute aide et que son état se détériore rapidement. Les pompiers (18) et la police (17) doivent être sollicités si la personne représente un risque pour sa sécurité ou celle de son entourage. La prise en charge repose ensuite sur :

  1• Une évaluation initiale : Cette évaluation doit débuter dès l’arrivée du patient, par un dépistage mental rapide. Le psychiatre cherche à identifier une cause médicale aiguë et à établir un premier diagnostic différentiel préliminaire. L’entretien complet peut intervenir plus tard. Parallèlement, la sécurité du patient doit être assurée, ainsi que celle de ses proches. Tout risque de passage à l’acte doit être repéré, en surveillant les signes vitaux et en instaurant une surveillance appropriée dès l’admission.

  2• Gestes de dé-escalade : Les psychiatres connaissent des techniques visant à instaurer un climat de confiance et réduire le niveau d’anxiété des patients. Elles reposent notamment sur le respect de l’espace personnel (minimum deux bras de distance), l’utilisation d’un ton de voix rassurant et calme et l’adoption d’une posture non menaçante. Les études montrent que des approches non verbales (mains visibles, gestes ouverts, etc.) favorisent l'apaisement sans recourir à la contrainte.

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Urgences psychiatriques : les symptômes d’alerte

Les principaux signes d’alerte des urgences psychiatriques se répartissent en trois grandes catégories :

  1• Agitation psychomotrice (agressivité, idées de fuite, hyperactivité) : Cette phase se caractérise par une irritabilité, une hyperactivité motrice non contrôlée et parfois, des comportements d’évitement ou de fuite. Ces symptômes reflètent généralement une tension intérieure intense nécessitant un diagnostic précoce. En effet, le principal risque concerne le passage à l’acte violent ou une escalade vers des contraintes physiques si la prise en charge est inadaptée ou tardive.

  2• Idées suicidaires / automutilation (expressions verbales de mort, isolement) : Les idées suicidaires arrivent souvent après un retrait social marqué, un sentiment d’incompréhension et un isolement progressif, mais ce n’est pas systématique. Ces signes constituent néanmoins des indicateurs de vulnérabilité. Les personnes peuvent par exemple verbaliser des souhaits de mort ou des projets de mise à mort, avec parfois des messages indirects tels que « je n’en peux plus ».

  3• Hallucinations et délires (propos incohérents, présence de voix) : Les hallucinations auditives se manifestent généralement par des voix intérieures commentant ou ordonnant des actions. Elles sont parfois conférées d’un ton injonctif ou menaçant. Le délire aigu, quant à lui, peut se traduire par des propos incohérents, une perte de logique ou des confabulations. Cela traduit généralement une perturbation grave de la pensée nécessitant une intervention d’urgence.

Où se diriger en cas d’urgence psychiatrique ?

Il existe principalement trois dispositifs complémentaires en France permettant de gérer les urgences psychiatriques, à savoir :

  1• Services d’Accueil et d’Urgence psychiatrique (SAU) : Les SAU sont disponibles 24h/24 - 7j/7 pour toute détresse psychique aiguë. Ils disposent d’équipes pluridisciplinaires, généralement constituées de psychiatres, de psychologues et d’infirmiers. Selon la nécessité, la personne peut être hospitalisée avec ou sans contrainte, en fonction du risque évalué et de la gravité. Les GHU (Groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie & neurosciences) de Paris interviennent par exemple sur plusieurs sites (Bichat, Hôpital Européen Georges-Pompidou, Lariboisière…). Ils garantissent une couverture territoriale complète au sein de l’AP-HP et permettent un accès rapide aux soins.

  2• Centres d’Accueil et de Crise (CAC/CAP) : Les CAC (ou CAP) sont des unités spécialisées et disponibles 24h/24 – 7j/7. Toute personne vivant un épisode de crise peut s’y présenter sans rendez-vous, notamment pour une hospitalisation brève (généralement 48 à 72 heures) visant à stabiliser l’état psychologique de la personne. Ils offrent un cadre apaisé distinct des urgences somatiques classiques et peuvent également fournir une aide psychologique et sociale. Dans certains établissements, comme le CHU de Douai, le CAC dispose de lits réservés (une dizaine) et propose des psychothérapies brèves, en plus des entretiens. Un soutien pour les personnes proches peut également être proposé, l’ensemble de ces services étant sous la responsabilité d’une équipe pluridisciplinaire.

  3• Liaison psychiatrie dans les urgences somatiques (AMU) : L’AP-HP, par exemple, dispose de plusieurs hôpitaux avec des unités de liaison et d’urgences psychiatriques intégrées aux services des urgences médicales. Ils interviennent pour toute comorbidité (troubles psychosomatiques, maltraitance, tentatives de suicide). En Île-de-France, le service de Psychiatrie et Addictologie (Hôpital Corentin-Celton) permet des consultations rapides et assure la coordination du parcours de soins entre les urgences somatiques et les structures psychiatriques.

Urgence psychiatrique : consultez un psychiatre en moins de 2 heures avec Feeli

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